Une fraction de seconde
une section dans l'espace temps
sans coups de semonce
un coups de sang
et s'effondre
l'enfant
Une tempête à l'intérieur
une frayeur d'un autre temps
l'écume qui ronge les sangs
silencieuse comme l'enfant
délite lentement
les strates de mémoire
Le gypse et la glaise
se fendent se désagrègent
La fange
infiltre son histoire
dans les fentes ouvertes
et corrompt l'ivoire
de la mémoire ouverte
par les grands coups de cafard
et les coups de boutoir
d'une enfance passée
qui jamais réparée
réapparait
brutale
En une fraction de seconde
pour tout ravager

Vertige,
la base se dérobe
et mon foie qui s'enrobe de gras
sonne l'apoptose.

J'y suis allé tout de go, la dragonne virago
y ai laissé mes plumes de boa androgyne.

Je ne m'imaginais pas retourner en ce lieu,
revenir sur les pas d'un chemin hideux,
Mais ça ou la faux?
Il le faut,
ça le vaut,
à nouveau me défaire
de ma tête de veau,
de ma crise de foi,
de l'emprise du froid sur mon coeur d'artichaut.
Comme un chiot aux abois,
je rongerais jusqu'aux os mes peaux mortes de peur.

Ne fermaient pas la porte, s'il n'y a,
pour l'instant,
plus une seule lueur qui puisse transporter encore une peu de chaleur...
Je couperais jusqu'à mes bras pour alimenter le brasier,
et brûler pour la dernière fois ce qu'il reste du passé,
après avoir rogner toutes traces dans mes pensées.